Boveresse / Val-de-Travers

Le village de Boveresse (NE)

Boveresse au Val-de-Travers

Le 1er mars 2005, la légalisation de l’absinthe dans toute la Suisse ouvre de nouvelles perspectives à Boveresse, ancienne capitale régionale du breuvage interdit. Si l’ancien séchoir à absinthe n’a pas repris son activité - il contient aujourd’hui un modeste musée – l’absinthe reprend, à Boveresse, sa place centrale chaque année en juin, à l’occasion de la désormais réputée « Fête de l’absinthe » qui peut enfin – en toute légalité – proposer le fameux breuvage des fées à des amateurs venus spécialement pour l’occasion du monde entier.

Agricole et résidentiel, le village de Boveresse offre un cadre de vie reposant et calme, au cœur d’une petite communauté d’à peine 400 habitants (les Grenouillards), mais en pleine expansion (+8,5% en 2000), grâce notamment à un quartier villas qui se développe rapidement sur les flancs de la localité, dominant la vallée là où elle atteint sa largeur maximale.

Histoire de Boveresse

L’histoire de la communauté de Boveresse est initialement intimement liée à celle de Môtiers avec laquelle elle forme longtemps la même juridiction administrative.

Boveresse gagne ses lettres de noblesse au détour du 19e siècle, lorsque alentours s’épanouissent par dizaines les champs d’absinthe. La mixture alcoolique qui en est extraite devient un apéritif à la mode jusque dans les plus hautes sphères de l’élite artistique et intellectuelle de l’époque, à Paris ou à New York ; au Val-de-Travers, les distilleries tournent à plein régime tandis que le magistral séchoir régional est érigé dans le village de Boveresse, dont l’activité économique se concentre désormais presque exclusivement sur l’absinthe ; la boisson qui en est extraite est d’ailleurs parfois surnommée « La fée de Boveresse ».

Mais déjà, la Croix Bleue prépare son offensive. Epaulée par des viticulteurs (!) mécontents de cette nouvelle concurrence à l’heure de l’apéritif, elle initie et obtient, au niveau fédéral, l’interdiction de l’absinthe, un alcool prétendument trop fort et qui rendrait fou. Les champs de Boveresse renouent alors avec une agriculture plus traditionnelle mais ici comme ailleurs dans la vallée, la production continuera, dans la clandestinité.